Petit lexique de la méthode
Quelques définitions pour que nous donnions le même sens aux mots
Analyse - - - - - - - - Diagnostic flash - Discernement - - Éthique - - - - - Innovation - - - - - - - - - - -
Analyse :
Démarche de décomposition rigoureuse permettant de mieux comprendre comment fonctionne un objet, une organisation, un système… L’observation est plus importante que l’écoute pour identifier les non-dits et les mal-dits (>90 % des besoins).
La rigueur, le sens critique, la précision et l’exhaustivité font la qualité de l’analyse.
Attentes :
Ce qui est implicitement exprimé (flou) sous forme de qualités, d’avantages, de caractéristiques ou de fonctions. Les attentes intègrent et élargissent sensiblement la « demande ». Elles peuvent être conscientes mais difficilement exprimables (habituellement appelées subconscientes), comme, entre autres, le confort, l’esthétique ou la sécurité. Elles sont ce que l’environnement et les tendances du moment promettent et servent de références inconscientes pour évaluer la satisfaction promise ou retirée.
Besoins :
Exigences nées de la nature ou de la vie sociale : choses habituellement considérées comme nécessaires à l’existence. Ils s’expriment surtout en état de privation.
Les besoins peuvent être conscients et inconscients, avouables et inavouables, éphémères et durables, utiles et futiles, patents et latents...
Ils caractérisent l’Être, le Paraître et l’Avoir et se repèrent à travers nos consommations, nos comportements et nos expressions.
Ils s’expriment chronologiquement par des verbes d’action et d’état.
Ils intègrent la demande et les attentes.
Ils précisent en nature et en valeur relative nos mobiles explicites, implicites et latents et leurs seuils d’acceptabilité (- et +).
Nous avons tous les mêmes besoins, mais nous ne leur accordons pas la même Valeur = Valeur d’attente. Chaque chose vient satisfaire plusieurs besoins à la fois.
Ils clarifient les objectifs stratégiques.
But :
Ce que veulent retirer les parties partageantes du produit ou service.
Il résume par un verbe une somme de besoins à satisfaire ou d’objectifs stratégiques.
Mettre et avoir en commun.
Attention : s’exprimer, écrire, dessiner est différent de « communiquer » : nous ne nous exprimons pas tous avec les mêmes ressources ni sous les mêmes formes.
Ecoute attentive, observation, patience, dialogue, réunion (ré-unir) sont nécessaires pour « mettre et avoir en commun » besoins et objectifs.
Pour toucher toutes les sensibilités, toutes les personnalités, il est intéressant d’intégrer simultanément 4 allusions complémentaires : Innovation – Efficacité – Convivialité – Précision.
Complexité :
Somme de données et d’informations en interaction et qui en rend la compréhension difficile. La complexité commence là où notre capacité d’attention et de discernement trouve ses limites, là où notre instinct de survie nous invite à nous mettre au repos pour économiser nos ressources intellectuelles !
L’architecture sémantique (BBUFM) repousse les limites de la complexité, et aide à synthétiser sans réduire.
Le mot créativité a la même racine que «créer» : sortir du néant.
Le verbe sortir doit être compris dans le double sens de :
• partir (soi et les autres), quitter, sourdre du vide, d’une impasse, d’une situation insatisfaisante
• puiser dans le néant l’énergie d’une solution nouvelle (le vide est une énergie, puisqu’il nous attire, nous aspire, nous inspire !).
Pouvoir de trouver des idées, solutions, ressources et voies nouvelles pour améliorer notre quotidien, satisfaire un besoin, résoudre un problème, séduire, protéger, inventer l’avenir, conduire l’enfant, l’adolescent et l’adulte vers son plein épanouissement, sa vocation.
Crise :
Réaction, perturbation au sein d’un organisme en souffrance. Manifestation émotive soudaine et violente qui exprime un manque, une saturation, une incompréhension, une intolérance, une forte menace, une rupture déséquilibrant un système.
L’écoute active, l’observation, la veille, la communication, la réflexion collective, le discernement, la créativité, le renoncement, l’anticipation sont des antidotes aux crises.
Décision et bon choix :
Compromis qui satisfait au mieux les besoins des Parties Partageantes, en considérant leurs seuils d’acceptabilité.
Diagnostic flash :
Diagnostic qui permet d’identifier rapidement les faiblesses et les menaces du système étudié. Il limite les risques d’erreur dans l’interprétation des symptômes parfois illusoirement évidents.
Discernement :
Faculté à distinguer le perçu du réel et inversement. Les convictions les plus profondes et les plus ancrées sont construites sur des perceptions. Les illusions nous servent et nous desservent. Grandir en conscience passe par le discernement.
Le discernement sert la fidélité et libère la créativité.
Demande :
Ce qui est explicitement et consciemment exprimé (généralement sous forme de moyens ou de solutions).
Efficience :
Taux de contribution direct des ressources élémentaires à la satisfaction des besoins des usagers. Tout ce qui est mis en œuvre et ne concourt pas directement à la satisfaction d’une Partie Partageante est considéré comme inefficient. La rentabilité d’un système est la conséquence de son efficience.
Entreprise :
Lieu d’échange où sont transformées des ressources pour leur ajouter de la valeur afin de redistribuer les plus-values. Pour satisfaire mes besoins, je viens proposer des ressources afin de satisfaire les besoins des autres, puis en retirer moi-même plus de ressources. L’entreprise procède de la même façon (approche systémique globale). C’est la Valeur Ajoutée Mutuelle (donnant/donnant) qui assure et conditionne la durée et la pérennité de l’échange avec les Parties Partageantes et donc de l’entreprise.
Éthique :
Règles de vie et principes propres à chacun et à chaque communauté, qui assurent la cohérence des comportements, la cohésion et souvent conditionnent les performances obtenues. C’est l’énoncés des mœurs et de la morale à vivre et à partager (ou pas !).
Fidélité :
Comportement fait d’habitudes et parfois de dépendances, d’attachements et d’engagements mutuels.
Idéalement, capacité à s’intéresser et à considérer tous ceux qui sont autour de nous et à respecter librement tout ce qui est.
Forte envie réciproque, parfois sans engagement, à s’apporter en permanence un très haut niveau de satisfaction (plaisir ou/et bonheur) et d’épanouissement (progression permanente).
La première fidélité commence par soi-même, sa congruence, son éthique, son projet de vie. Elle illustre un niveau d’intelligence, de confiance, de maturité et d’autonomie.
La régularité est une partie de la fidélité (attention aux apparences et illusions).
Finalité :
Limite supérieure au-delà de laquelle on sort du sujet et de ses usages.
Fonction :
Ce que fait ou transforme le sujet étudié (fonction de service) et ce que font ou transforment les ressources mises en œuvre (fonctions techniques).
Action propre d’un organe, rôle caractéristique d’un élément, d’une pièce, d’une machine, d’un instrument ou d’un composant dans un ensemble.
Ce que doit accomplir une personne pour jouer son rôle dans la société, dans l’entreprise, dans un groupe.
Relation qui existe entre deux quantités, telle que toute variation de l’une entraîne une variation de l’autre.
Les fonctions s’expriment exclusivement par des verbes d’action.
Tout ce qui n’a pas encore été fait !
S’emploie uniquement au passé et au présent.
L’écrire « un possible » est préférable pour innover.
Innovation :
Provocation d’une nouvelle demande en inventant une nouvelle prestation (produit, service), une nouvelle technologie, une nouvelle organisation ou processus, un nouveau management, une nouvelle distribution, un nouveau sourcing, une nouvelle protection, dans le but d’en tirer un nouveau revenu et de nouvelles ressources durables.
L’innovation peut prendre 3 formes :
• incrémentale, lorsqu’elle contribue à améliorer l’existant
• fortuite (sérendipité), lorsqu’elle tire profit d’une erreur, d’un imprévu, du hasard
• de rupture, lorsqu’elle met en œuvre une nouvelle technologie ou/et organisation et provoque de nouvelles consommations.
Moyen :
Matière première, composant, élément constitutif, ressource matérielle et immatérielle, énergie ou solution, compétence exprimés par un nom. Le moyen dit ce qui est mis en œuvre (de quoi est fait) pour permettre une fonction (transformation).
Il caractérise en partie (description) un objet, une organisation, un système.
Parties Partageantes :
Le vocable de Parties Prenantes perd un peu de son sens dans une démarche écologique et durable. Je préfère « Parties Partageantes » ; l’ambition d’un donnant/donnant impose l’usage de mots adaptés pour être cohérent et encourager le changement de paradigme.
Problème :
D’abord un besoin insatisfait ou qui menace de l’être, et ensuite absence de solution ou solution instable ou insatisfaisante. D’où l’importance, pour aller plus vite et être plus pertinent, de raisonner besoins avant de rechercher les solutions et ainsi résoudre le problème de façon optimale et collective.
Qualité :
Ce que chacun et l’entreprise réalisent et mesurent. Généralement, la qualité exprime un niveau de conformité à un cahier des charges ou un standard, une norme, une référence. Les performances du sujet analysé font partie de la qualité.
Ressources et richesses :
Tous les moyens matériels et immatériels, toutes les capacités personnelles et collectives, durables et précieuses qui concourent directement à notre épanouissement.
L’argent est un moyen qui permet d’acheter une ressource, une solution, un stimulus pour provoquer une émotion !
Les grandes familles de ressources sont : l’argent disponible et l’argent réalisable, les biens, l’information, le comportement, la communication, les relations et réseaux, le temps, l’environnement, l’identité, la personnalité, les aptitudes...
En réalisant l’inventaire détaillé et exhaustif de nos ressources personnelles, nous découvrons que nous sommes bien plus riches que nous le pensons et le disons.
Sérendipité :
Mot traduit de l’anglais « Serendipity » : heureux hasard.
Il est repris en français pour désigner entre autres, l’innovation fortuite comme la tarte Tatin, le post-it, la pénicilline… découverts « par hasard ». Ce mot invite à regarder de très près les phénomènes et solutions apparemment farfelus ou sans intérêt, les erreurs. Les esprits préparés, le positivisme, le sens de l’abstraction et la pugnacité sont ici précieux pour tout transformer en opportunités heureuses.
Ceci explique que la sérendipité n’est pas tout à fait le hasard.
Seuil d’acceptabilité :
Niveau d’exigence, d’attente ou/et de satisfaction d’un besoin en deçà duquel la prestation est considérée inacceptable ou au-delà duquel la prestation semble démesurée. Le seuil d’acceptabilité ou de sensibilité se déplace en permanence (contexte, évolution personnelle).
Simogramme :
Représentation temporelle des évènements simultanés et/ou successifs dans l'accomplissement d'un travail.
Temps :
Ressource immatérielle qui se mesure avec des instruments. Sa valeur varie d’une personne à l’autre. Le temps est une ressource élémentaire, appréciable par tous dans l’entreprise ; celle qui coûte en se transformant en salaire, amortissement, énergie, pénalité, profit ou perte. Il nous arrive souvent de confondre notre manque de temps avec nos manques d’organisation, d’idées, de moyens ou d’aisance : «on n’a pas le temps» doit souvent être compris comme «on ne sait pas faire» ou «on n’a pas suffisamment envie».
« On n'a jamais le temps de bien faire, mais on prend toujours le temps de réparer ! ».
Temps et délai sont parfois confondus.
Usage :
Fait d’appliquer, d’agir, d’utiliser (un objet, un service, une matière, une ressource) pour obtenir un effet qui satisfasse un ou des besoins. Que cet objet ou matière dure, subsiste (utilisation), disparaisse (consommation) ou se modifie (usure), il y aura toujours les usages principaux (ce pourquoi le sujet a été conçu), les usages secondaires et les usages dérivés.
Il est possible que les usages dérivés soient plus exigeants (fréquence, intensité…) que les usages principaux ! C’est le seuil minimum d’acceptabilité qui, ici, sera très élevé.
Valeurs :
Appréciations, évaluations ou mesures relatives à une référence réelle ou illusoire ou à un idéal recherché ou fantasmé.
"Préférences collectives ou individuelles qui guident l'action dans un sens socialement reconnu et implique l'engagement".
Elles sont indissociables des besoins et des sensibilités de chacun.Tous les humains ont les mêmes natures de besoins et chaque besoin a une valeur (importance relative) différente (hiérarchie des besoins).
Subjectives, les Valeurs sont exclusivement du domaine des perceptions.
Elles s’évaluent, s’apprécient et ne se mesurent pas.
Elles varient selon les contextes, le temps, les pratiques, les habitudes, l’ambiance, la culture, les perspectives, l’image et l’âge sauf, peut-être, pour l’idéal ambitionné ?
Elles évoluent en permanence en fonction des sollicitations extérieures, des réflexions personnelles, des offres concurrentes, des tendances…Cela génère une grande diversité de réaction, de jugement, de comportement et d’aspiration.
Dans la résolution des problèmes et la conception de produits et de prestations innovantes, ces différences nuancées imposent une vision globale, subtile puis segmentée et ciblée. La notion de Valeur fait donc partie intégrante de la stratégie.
La valeur d’un produit s’apprécie après l’évaluation des besoins qui en justifient l’existence. Pour un produit ou/et un service, on parlera également d’image ou de qualité perçue.
Attention de bien considérer distinctement les Valeurs d’espoir et les Valeurs de comportement ; les écarts entre le dire et le faire (congruence) !
Valeur d’attente (espoir, priorité ou importance relative, à priori) : valeur relative des besoins attendue à l’achat, à l’usage, à la séparation. (Voir exemples dans BBUFM)
Valeur de l’offre à l’achat : Plaisir-émotions promis / ressources demandées.
Jugement souvent subconscient de l’acheteur en phase de prospection.
Valeur de la prestation ou Valeur d’usage : Plaisir-Émotions-Satisfaction obtenus / ressources consommées par l’usager. Parfois nommée Valeur d’échange par le consommateur.
Valeur à la séparation : Plaisir-Émotions-Satisfaction tirées / ressources consommées.
Valeur d’échange : Plaisir-Satisfaction obtenus (dont rentabilité) / ressources consommées par le système, l’organisation ou l’entreprise.
Une Valeur seule ne veut rien dire, mais ce mot, parce que subjectif, peut provoquer de l’émoi.Il peut suspendre alors une discussion ou mettre en « lévitation émotionnelle » ou/et intellectuelle !
La valeur économique est-elle réelle, perçue ou illusoire ? Pour qui ?
Vision globale :
Invitation à considérer TOUT (jamais certain !). Ce qui permet d’appréhender un sujet dans ses différents contextes et utilisations pour en prévoir les effets et les conséquences.